L’écriture et la réalisation de spectacle pour entretenir l’énergie créatrice.
- La mémoire endormie | 1991
- Escale à Saint Philibert | 1992
- L’hôtel des pas perdus |1993
- Quichotte | 1993 (ms Jean-Louis Crinon)
- Le rendez-vous avec Vilfrid | 1994
- Jade | 1995
- Couleur café | 1998
- Namasté |1999
- Les survivants | 2002
- Un week-end à Vernon | 2003
- A demain, même endroit, même peur | 2004
- Comme un parfum de bastringue | 2004
- L’œil du rapace.com | 2005
- Un jour, c’était la nuit | 2006
- La lettre oubliée | 2014
- Quarante-six autres spectacles ont également
été créés en milieu carcéral avec des détenus.
Émouvant et touchant à la fois ce spectacle, qui fait écho à la Grande Guerre, invite à découvrir les cicatrices laissées par cette tragédie de notre histoire, auprès de deux personnes que tout oppose et pourtant liées par les blessures du passé. Comment la réapparition d’une lettre égarée, va-t-elle, des années après, provoquer la résurgence du passé ?
L’histoire
1964, Louise a 75 ans. Depuis de trop nombreuses années, elle s’est murée dans le silence et la solitude. Il faut dire que la Grande Guerre en a fait une veuve meurtrie comme tant d’autres. Tentatives vaines de l’oubli, de l’atroce et de l’innommable.
Un jour surgit, dans sa vie martelée par un quotidien quasi rassurant, une lettre. Une lettre oubliée par la poste. Une lettre de Ferdinand, l’homme de sa vie. Mort au front, à Craonne. Fusillé pour l’exemple. Ferdinand, lui, le grand admirateur de Jaurès. Ferdinand qui n’aura jamais eu l’occasion de prendre une dernière fois la main de Louise pour lui dire combien cette guerre fut une boucherie sans nom. Et puis, il y a François, le facteur. A lui aussi, ce carnage de masse a laissé des traces indélébiles. A sa façon, il évite de rouvrir les plaies douloureuses de la perte d’un père qu’il n’a jamais connu pourtant omniprésent dans sa chair. Louise et François se rencontrent par la force du destin.
La lettre oubliée fera renaître l’image de Ferdinand abîmée par le temps. La puissance de l’évocation et les lettres tenues cachées au fond d’une boîte métallique feront apparaître le spectre du poilu sur un fond de canonnade assourdissante et de cris de terreur. Sentiments de révolte et d’indignation mais également sentiments d’espoir et d’humanisme pour que l’abominable ne se reproduise plus. « La lettre oubliée » est un hymne à la vie et un rappel que la guerre meurtrit profondément et que des empreintes douloureuses, dont il est parfois difficile de s’affranchir, demeurent encore des générations après.
Écriture et mise en scène : Didier Mauberty.
Jeu : Loredana Ronca, Paolo Palermo, Didier Mauberty